Moi : La méduse a refait son apparition dans ma vie. Pas la petite sandale de mon enfance, non, cette année elle se relooke façon spartiate.
Aussitôt aux pieds, elles ont fait remonter en moi un parfum d’enfance, un parfum pas toujours rose…
« Avance » me disait-on alors qu’un océan d’algues s’étendait devant moi. « J’veux pas » je répondais. Mes p’tites sandales en plastique laissaient passer les gluantes végétations à travers les trous et tant d’autres choses que j’imaginais tapies en dessous et prêtes à surgir entre mes doigts de pied. Brrrrrr j’en frisonne encore.
La p’tite voix : Brrrrrrrrr et moi j’en rage. Vous vous rendez compte, des chaussures toutes neuves, qui débarquent dans sa vie et qu’elle emmène en week-end à peine sorties de l’emballage…
M : 3 heures de route pendant lesquelles j’ai réalisé que tout avait changé et que nos chères têtes blondes nous regarderaient, incrédules, au récit de nos expéditions estivales (je vous parle d’un temps… que les moins de vingt ans…)
LPV : et comment ils te regarderaient s’ils savaient que tu m’avais laissée seule, à la maison ? Ingrate…
M : Souvenez-vous ! Maman qui retourne dans tous les sens la carte qu’elle a sur les genoux ne retrouvant pas à quel moment elle s’est trompée. Papa qui gueule en disant qu’il ne comprend pas qu’on puisse être aussi … ! Qu’une carte, c’est pas compliqué… y’a qu’a suivre le chemin qu’elle indique. Maman boude et laisse Papa se dépêtrer du truc. Et les enfants à l’arrière, c’est pas le moment de moufter !
Foi de GPS, plus jamais ça !
LPV : Pas un coup de fil, par une carte portale. Deux jours à faire sa crâneuse avec ses godasses en plastique !
M : Ou encore : Papa se range tout prêt de la borne de péage pour pouvoir lancer la monnaie dans le panier (fait remarquer à Maman qu’elle se gare toujours trop loin, elle !). Il s’agace parce que Maman ne trouve pas la monnaie et qu’il ne comprend pas qu’elle n’ai pas anticipé, qu’elle n’avait que ça à faire de tout le voyage puisqu’on était sur l’autoroute et que par conséquent il n’y avait pas de carte à lire. Maman s’énerve et met un temps fou à trouver la maudite monnaie. Papa, épuisé par six heures de route lance les pièces de façon un peu vive et les fait rebondir sur le bord du panier. Et comme il est rangé tout prêt de la borne… il ne peut pas ouvrir sa portière. Faut chercher de la monnaie à nouveau. Et les enfants à l’arrière, c’est pas le moment de broncher !
Foi de télépéage, plus jamais ça !
LPV : J’attendrai, le jour et la nuit, j’attendrai toujouuuuurs, ton retouuuuuuur….
M : A oui, et celle là : Papa qui dit qu’avec le temps perdu, on ne sera jamais arrivé à l’hôtel à temps et qu’ils ne vont pas nous garder la chambre et qu’on va devoir dormir à quatre dans la voiture et qu’on va arriver tous fatigués en vacances. Et qu’après on s’étonnera qu’il râle tout le temps. Maman cherche le numéro qu’elle était sûre d’avoir noté sur son carnet de chèques et Papa tourne en rond dans l’espoir de trouver une cabine téléphonique – ouf, enfin – et demande de la monnaie à Maman pour téléphoner. Et Maman répond qu’elle n’a plus de pièces parce qu’il a fallu payer deux fois le péage ! Et les enfants à l’arrière, c’est pas le moment de d’la ramener !
Foi de téléphone portable, plus jamais ça !
Et vous, si je vous dis autoroute des vacances, ça vous rappelle quoi ?