Quand les vieilles dames s'en vont...
Moi : Une vie bien remplie se mesure-t-elle aux choses que l’ on a rassemblées autour de soi ?
La p’tite voix : Oh toi, t’es rentrée lessivée de notre week-end. J’dis notre week-end parce qu’elle m’a emmenée avec elle. On a donné dans le vide-grenier privé, sans les poucettes dans les allées, sans les stands qui débordent de fringues de gosses. Rien que du vieux, du vrai, du lourd !
M : Est-ce que ça a un sens de conserver des souvenirs qui ne sont pas sortis de leur cartons depuis des décennies ?
LPV : voilà, elle est crevée alors c’est le sentiment qui prend le dessus. Dans cinq minutes, elle va transposer…. Ben oui, elle est comme ça Moi, tout dans l’affectif. On est allé vider la maison qu’une vieille dame, qui ne peut plus vivre seule dans sa campagne normande, vient de quitter pour un petit appartement.
M : Est-ce qu'un souvenir, il ne suffit pas de le porter dans son cœur ?
LPV : Ca te va bien de te poser la question. T’adoptes même les souvenirs des autres ! Une vraie Bardot du bibelot abandonné
M : A-t-elle accumulé tout ça pour remplir sa grande maison vide ? Est-ce qu’un jour des inconnus entreront chez moi et trieront ce qui doit être conservé et ce qui n’en vaut pas la peine… sans me demander mon avis ?
LPV : Voilà, elle transpose… Eh, Moi, pas d’ça ce soir. Raconte plutôt les deux greniers immenses et la grange qui regorgeaient de bric à brac dans tous les sens. Explique un peu les joyeuses découvertes dans le fond des cartons. Et le break, plein à craquer de toutes ces choses que tu ramenées… heureusement je sais me faire petite. Un peu plus et on collait la bâche bleu sur le toit de la voiture !!
M : Et j’raconte aussi la cueillette des prunes sur le chemin du retour ?
LPV : des prunes, mais c’est pas la saison !
M : Alors, il faudra l’expliquer au gendarme qui m’en a collé pour 90 euros !!